Dans un monde où les cryptomonnaies prennent de plus en plus d’ampleur, l’histoire de Napoleon Osorio illustre parfaitement les possibilités qu’offre le bitcoin. Depuis qu’il a décidé d’accepter les paiements en cryptomonnaies, sa vie professionnelle a radicalement changé, le propulsant en tant qu’entrepreneur à succès.
Des débuts prometteurs dans l’univers du bitcoin
Napoleon Osorio se souvient du moment où il est devenu le premier chauffeur de taxi à accepter le bitcoin au Salvador. Cette décision, prise trois ans après la légalisation de la cryptomonnaie dans le pays, a transformé sa situation financière. Nostalgique et fier, il déclare : « Sa vie a changé« . Avec un sourire, il témoigne des fruits de son travail, supervisant désormais une flotte de 21 chauffeurs opérant sous la marque « Bit-driver ».
Sa bonne fortune repose également sur une rencontre déterminante en 2021 avec John Dennehy, un Américain à l’origine de l’ONG My First Bitcoin. C’est lui qui a su motiver Osorio à entrer dans le monde des cryptomonnaies. En réinvestissant ses gains, il a pu acquérir quatre véhicules pour la location, augmentant ainsi son flux de revenus.
Un impact sociétal et économique inégal
Bien que certains, comme Osorio, aient vu leur vie s’améliorer grâce au bitcoin, le tableau économique du Salvador est plus contrasté. Le président Nayib Bukele a introduit le bitcoin dans une tentative de bancariser les 70% de la population exclue du système financier. Cependant, une enquête récente révèle que 88% des Salvadoriens n’utilisent toujours pas la cryptomonnaie.
En 2021, Bukele annonçait l’achat de bitcoins par l’État, accumulant à terme 5.689 bitcoins, représentant une valeur de 406,6 millions de dollars. Pour promouvoir l’adoption, un portefeuille virtuel nommé « Chivo Wallet » a été lancé, offrant un bonus de 30 dollars pour les nouveaux utilisateurs. Pourtant, le constat est amer: trois ans après, l’utilisation du bitcoin est loin d’être généralisée.
Réactions mitigées des experts du secteur
Les experts s’interrogent sur les raisons de cette faible adoption. Selon Laura Andrade, directrice d’un institut de recherche, des sondages réalisés dès 2021 ont montré un rejet général de cette initiative. De son côté, l’économiste indépendant César Villalona considère que cette adoption imparfaite ne doit pas être perçue comme un échec.
L’ONG « Mi Primer bitcoin », qui a formé de nombreuses personnes, attribut cette situation à un manque de connaissance des cryptomonnaies. Luis Contreras, l’un de ses instructeurs, souligne la peur de la nouveauté et avoue que la transition vers une économie numérique reste un défi pour de nombreux Salvadoriens.
Des perspectives encourageantes malgré les défis
Malgré des défis, des progrès sont notables. En août, un accord préliminaire avec le FMI a été établi pour un prêt de 1,3 milliard de dollars, bien que celui-ci ait rappelé la nécessité d’une gestion budgétaire stricte. Le président Bukele espérait que les envois de fonds en cryptomonnaies, qui représentent actuellement un quart du PIB, ne soient plus soumis à des frais excessifs.
La récente progression du bitcoin vers des sommets historiques illustre son potentiel. Bien que les obstacles persistent, l’avenir semble prometteur pour ceux qui choisissent d’explorer cette nouvelle voie. Avec des initiatives éducatives et une volonté d’adaptation, l’avenir pourrait réserver encore d’autres belles histoires de réussite.

