La question des cryptomonnaies soulève de nombreuses interrogations, notamment au sein de la communauté musulmane. Alors qu’un savant musulman de renom, cheikh Taqi Usmani, a récemment confirmé sa position sur le sujet, il existe encore de nombreux éléments à considérer avant de trancher. Cet article explore les réflexions de Boubkeur Ajdir, spécialiste en finance islamique, pour éclairer les lecteurs sur cette thématique complexe.
Comprendre les cryptomonnaies
Les cryptomonnaies, classées souvent comme crypto-actifs, sont des actifs numériques conçus sur la blockchain, un registre décentralisé. Selon l’Autorité des marchés financiers (AMF) en France, leur valeur est principalement déterminée par l’offre et la demande, et elles ne sont pas régulées par une autorité centrale comme une banque ou un gouvernement.
À ce jour, il existe plus de 1 300 crypto-actifs, le bitcoin et l’ethereum étant les plus connus. La diversité des cryptomonnaies pose la question cruciale : comment les qualifier en termes de licéité selon la shari’a ?
Les débats au sein de la communauté musulmane
Pour Boubkeur Ajdir, qualifier les cryptomonnaies de halal ou haram pose un problème de simplification. Une telle vision binaire occulte la complexité de la réalité, semblable à demander si un couteau est bien halal ou haram. L’évolution des usages et des technologies exige une analyse minutieuse et un cadre pluridisciplinaire.
Des avis divergents et une étude nécessaire
Actuellement, la majorité des savant musulmans n’ont pas officiellement statué sur la question. Toutefois, de nombreux juristes émettent leurs opinions individuelles selon le contexte socio-économique. Cela génère parfois des avis opposés.
Les soutiens aux cryptomonnaies arguent que celles-ci peuvent avoir des effets bénéfiques en matière d’inclusion financière et de facilitation des transactions. Ils notent également que la technologie blockchain offre une transparence et une sécurité accrues.
Critères d’évaluation pour une cryptomonnaie licite
Boubkeur Ajdir déclare que, idéalement, une cryptomonnaie devrait interdire les activités illicites telles que le prêt avec intérêts ou les paris. Les développeurs doivent être informés sur ce qui est licite et intégrés dans leurs protocoles de manière appropriée.
- Interdiction d’usages illicites.
- Transparence dans les transactions.
- Accompagnement par des experts en finance islamique.
Innover et se montrer prudent
Pour les investisseurs potentiels, Boubkeur Ajdir conseille de prendre des précautions. Se précipiter dans un investissement en cryptomonnaies sans savoir où l’on va pourrait mener à des pertes. Au lieu de cela, il encourage une approche réfléchie et informée.
Selon lui, ceux qui souhaitent s’impliquer dans l’univers des cryptomonnaies doivent clarifier leurs intentions et rechercher une connaissance approfondie des enjeux techniques et éthiques. Ainsi, la destination de leur investissement pourra être empreinte de sagesse et de pertinence.
Le monde des cryptomonnaies continue de travailler à son évolution. Avec le bon état d’esprit, il est possible d’en sortir gagnant tout en respectant les valeurs et les principes de la finance islamique.

