L’illusion de l’inclusion financière par le bitcoin

Dans un contexte où les cryptomonnaies sont souvent présentées comme une solution miracle pour l’inclusion financière, il est essentiel de se pencher sur des données récentes qui montrent une réalité plus nuancée. De nombreuses promesses entourant l’utilisation du bitcoin semblent difficilement réalisables à la lumière des statistiques d’utilisation.

Une utilisation limitée des cryptomonnaies

La question qui se pose est : qui utilise réellement le bitcoin ? Bien que l’idée d’un monde plus inclusif grâce aux cryptomonnaies soit attrayante, la réalité est que peu d’études fournissent des chiffres clairs sur leur adoption au sein des foyers. Même en période de forte valorisation, certaines données suggèrent que l’enthousiasme ne se traduit pas par une adoption massive. À l’heure actuelle, 1 BTC s’échange à plus de 129 000 dollars canadiens, alors que la capitalisation des marchés de crypto frôle les 4200 milliards de dollars.

Les résultats de l’enquête de la FDIC

Dans une enquête nationale effectuée par la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) aux États-Unis, 29 483 foyers ont été interrogés concernant leur usage des cryptomonnaies. Cet organisme indépendant, créé pour maintenir la stabilité financière, a mis en lumière certains usages des actifs numériques parmi les ménages non bancarisés et sous-bancarisés.

Des divergences selon les caractéristiques des ménages

Les résultats de l’enquête révèlent que 4,8 % de tous les ménages ont possédé ou utilisé des cryptomonnaies l’année dernière. Ce chiffre varie considérablement entre les ménages bancarisés (5,0 %) et non bancarisés (1,2 %). En outre, ces différentes utilisations dépendent fortement de critères sociodémographiques, des niveaux de revenus et d’éducation.

  • Ménages de revenus élevés : 7,3 % les utilisent.
  • Ménages de revenus faibles : seulement 1,1 %.
  • Âge : 9,8 % des ménages âgés de 25 à 34 ans les utilisent, contre 1,2 % parmi ceux de 65 ans ou plus.
  • Origine ethnique : 5,2 % des ménages blancs, 3,2 % des ménages afro-américains, 3,5 % des ménages hispaniques, et 7,5 % des ménages asiatiques.
L'illusion de l'inclusion financière par le bitcoin

Une reproduction des inégalités économiques

Malgré la promesse d’un accès démocratisé à des systèmes financiers, l’utilisation des cryptomonnaies semble en réalité reproduire les disparités économiques existantes. Les ménages aux revenus plus élevés dominent l’adoption de ces technologies financières.

Un usage principalement spéculatif

Il est également essentiel de noter que, parmi ceux ayant utilisé des cryptomonnaies, une écrasante majorité (92,6 %) les détient comme un investissement. Moins de 5 % des utilisateurs ont eu recours aux bitcoin ou autres cryptos pour des achats effectifs. Par ailleurs, 7,1 % des foyers à faible revenu ont utilisé des cryptomonnaies pour envoyer ou recevoir de l’argent, tout en soulignant que même parmi les ménages sous-bancarisés, l’intérêt est porté sur l’investissement.

Conclusion optimiste

Il est clair que l’idée d’une véritable inclusion financière par le biais des cryptomonnaies, en particulier du bitcoin, reste à démontrer. Cela dit, la technologie blockchain et les cryptos ont le potentiel de transformer le paysage financier, et avec le temps, il est possible que de nouvelles initiatives émergent pour rétablir l’équilibre et offrir des opportunités à tous, peu importe leur situation économique. La voie vers une inclusion plus large est encore à tracer, et l’espoir demeure fort.